Nous nous étions quittés, le 18 Juin dernier avec des étoiles plein les yeux, avec cette joie et cette fierté d’avoir pu apporter notre contribution humble et modeste, au réalisateur Cédric Klapisch dans le tournage de son 15ème film : La Venue de l’Avenir.
C’est avec le même plaisir et une grande émotion que nous avons retrouvé, de bonne heure et de bonne humeur, ce jeudi 12 décembre, Cédric Klapisch, accompagné de sa directrice de production Sylvie Peyre et sa première assistance réalisatrice Elise Lahaoussa pour une conférence de 2 heures sur l’histoire d’un film de sa création à sa conservation.
Cédric Klapisch n’a pas hésité à consacrer 2 heures de son emploi du temps bien chargé, pour expliquer à l’ensemble des délégués de nos 33 classes et les élèves ambassadeurs du projet cinéma, ainsi qu’à Mesdames Levayer, Lepvrier, Zerjav et Borrel, avec gentillesse, humilité, disponibilité, générosité, enthousiasme et sympathie……… la belle histoire de la création de son nouveau film.

L’ensemble des personnes présentes ont ainsi pu découvrir tout d’abord l’ensemble des projets d’aménagement de la cour, possible grâce à la subvention versée par Cédric Klapisch, présentés sous la forme d’un diaporama par la Présidente du FSE.

Puis nous avons embarqué pour un voyage dans le temps, celui de la création d’un film, sa naissance sous la forme d’une idée originale qui germe dans la tête du réalisateur afin de donner vie à une nouvelle histoire, celle qui sera intimement liée à l’ouverture de l’exposition qui a donné son nom à l’impressionnisme, le 15 avril 1874.

Bienvenue dans l’envers du décor…..les coulisses du 7ème art !

150 ans après, le 15 avril 2024, Cédric Klapisch met en route une des étapes importantes d’un film : le tournage.

Mais avant, Cédric Klapisch décide de construire pour la première fois de sa carrière, un film d’époque, un film qui permettra de faire des aller-retour entre 1895 et 2024.

Cédric s’isole, dans une maison pour réfléchir, cogiter, car « Cogito, ergo sum ! »…...son histoire se construit petit à petit, l’impressionnisme en toile de fond, période de la naissance de la photographie et du cinéma, voient le jour ses personnages…..Adèle, Odette, Gaspard, Anatole et Lucien mais aussi Abdel, Céline, Guy et Seb.
Il a décidé de naviguer à l’ombre de Claude Monet, Nadar et Victor Hugo…...et de les comparer aux influenceurs d’aujourd’hui……

Aidé par un co-scénariste, Santiago Amigorena, le scénario s’écrit au fil de longues journées, semaines ….de longs mois où tout est décrit avec minutie et détails.
Puis c’est le début de la grande aventure, la mise en route d’une vraie machine de guerre, cascades d’étapes incontournables : le casting, le choix des équipes, le budget, la recherche des financements, les repérages et le plan de travail…...un tourbillon est lancé avec l’impériosité de reconstituer des décors d’époques, de créer des vêtements du XIXème siècle, des moyens de locomotions d’époques……

Toute une équipe de 120 personnes va apporter chacun dans son domaine, sa contribution à cette réalisation : repéreurs de décor, équipe de production, assistants réalisateurs, scriptes, régisseurs, chef opérateur, costumiers, costumières, coiffeuses, maquilleuses, ingénieurs du son, preneur de son, machinistes, électriciens, cameraman, responsable de la netteté de l’image, décorateur, photographe de plateau….et des conseillers, sans oublier la post- production avec les monteurs, les monteurs son, la musique………

Chacun prend le temps d’expliquer à tous le rôle de chacun, lourdes sont les responsabilités de Sylvie et d’Elise pour accompagner au mieux la fabrication de l’oeuvre voulue par Cédric.

Après que Sylvie ait donné le budget, elle se penche avec Elise sur le plan de travail qui consiste en un découpage minutieux du scénario, au dépouillement de ce qui va se passer dans chaque séquence, chaque jour en fonction de chaque lieu de tournage et en fonction des disponibilités des comédiens choisis…...gigantesque tableau multicolore qui permet au chef d’orchestre de préparer le calendrier de tout le tournage.

Ce film d’époque impose ses contraintes, celles des reconstitutions dans tous les domaines, les décors, les vêtements, les coiffures, la nourriture, les couverts…..et le temps consacré à la reconstitution historique comme la coiffure d’Adèle jouée par Suzanne Lindon, jeune fille du XIXème siècle, qui nécessitait 2 heures de préparation chaque matin !

Chaque journée de tournage est un challenge car il faut tout prévoir, tout organiser dans les moindres détails afin de dégager de la sérénité pour la création artistique du réalisateur.
Les élèves ont pu découvrir et réaliser que dans le monde du cinéma, un film n’est pas tourné de façon chronologique. Le tournage se fait en fonction des disponibilités de chaque lieu choisi, de nombreuses heures sont consacrées par jour pour quelques minutes de film.
Les élèves comprennent ainsi qu’un film est un gigantesque puzzle, constitué d’une multitude de scènes tournées qu’il faut ensuite monter dans l’ordre voulu par le scénario afin de donner vie à l’histoire voulue par le réalisateur.
Cédric et son équipe ont ainsi tourné pendant 10 semaines, pour finaliser un film de 2 heures.
Depuis la fin du mois d’Août Cédric Klapisch est entré dans la phase du montage. La première version du film dure 3 heures, mais il faut en 3 mois, le réduire à 2 heures, vous comprenez pourquoi, certaines scènes sont sacrifiées. Il faut gommer les détails anachroniques pour le XIX ème siècle comme le bruit des voitures dans la rue, les grues pour la restauration de Notre Dame, les feux tricolores……
Encore un long travail minutieux pour intégrer le son, les musiques, améliorer les images, les couleurs, intégrer les effets spéciaux, bien vérifier les dialogues, créer les sous-titres, prévoir les versions pour malentendants ou mal voyants…….
Puis viendra le temps de la sortie du film et sa promotion…….

Parenthèse enchantée, émerveillement renouvelé à l’issue de ces 2 heures d’échange et de partage avec un trio d’une humanité, d’une disponibilité et d’une gentillesse sans pareille qui nous permet de continuer notre enrichissement et cette expérience hors du commun que nous vivons depuis l’an dernier.

Nous leur en sommes tellement reconnaissants……..

Nous aurons l’occasion de retrouver ce trio au mois de mars pour une découverte pour nos 3èmes des métiers du cinéma.

Laurence Borrel